Mardi 28 septembre 2021 : Barranco Camp (3950m) > Karanga Camp (3930m) – 5km
Yessssss ! J’ai dormi et le mal de tête a disparu ! Soulagement total ! Bon, du côté de Xavier ça ne va pas fort : il a toujours très mal au vendre, l’état de son dos empire et il souffre beaucoup. Le réveil est donc très difficile pour lui, malgré la gentillesse quotidienne d’Elie qui fait toujours le maximum pour nous simplifier la vie !
C’est de plus en plus difficile de faire honneur au petit déj quotidien : Xavier n’avale rien et je me force à prendre mes 2 louches de porridge pas terrible, accompagné de l’omelette.
Le temps est une nouvelle fois bien dégagé et nous avons hâte que le soleil nous rejoigne pour nous réchauffer :
Ce matin il y a la doudoune en plus de la polaire pour démarrer la journée ! C’est également la journée test des chaussures montantes louées à Arusha.. L’étape étant plutôt courte, ça permettra de corriger le tir si ça ne va pas, tout en sachant que je n’ai pas l’intention de redescendre pour en chercher d’autres si elles font mal ! Suspense ! Et ça attaque fort dès le départ : le fameux Barranco Wall dès 7h du matin ! Comme son nom l’indique, c’est un mur de 300m environ, qui se composent de rochers parmi lesquels il faut tenter de se frayer un chemin. Quand nous l’observons d’en bas, nous ne faisons pas les malins…
Nous sommes de nouveau épatés par les porteurs qui se faufilent sans difficulté. Ils ont toujours leur charge sur le dos ou la tête mais restent imperturbables face aux difficultés. Certes, ils sont habitués, mais ça n’en reste pas moins bluffant !
Le pauvre Xavier souffre toujours alors que je peux enfin profiter pleinement de la rando. J’adore ce terrain un peu plus accidenté que les jours précédents, et je pense beaucoup aux enfants qui s’éclateraient là-dedans.
A la première pause Xavier semble vraiment HS, Moussa tente de lui faire quelques assouplissements pour soulager son dos, ce n’est pas gagné !
Le panorama n’en reste pas moins fort agréable à admirer :
Nous poursuivons par la deuxième partie du mur, plus courte mais plus acrobatique. ça passe facile à l’aide des mains et, au bout d’1h30 au total, nous pouvons enfin nous poser à 4200m face à une vue magnifique sur le mont Meru.
Xavier semble exténué, il souffle comme un bœuf (ou un buffle, nous sommes en Tanzanie quand même !), il m’inquiète. Son dos le fait souffrir, il n’a rien mangé ce matin et son mal de crâne resurgit… mais il trouve la force afin de m’accompagner pour quelques sauts face à cette vue époustouflante : oui, rien ne nous arrête !
Cette pause fait du bien et la suite de la journée se passe sur un sentier, rythmé entre montées rudes et descentes glissantes. Les paysages sont magnifiques et nous rappellent certains décors d’Amérique du sud, instant de nostalgie…
Face à la dernière montée une pause s’impose pour reprendre des forces…
Elle est rude mais le pas lent mais régulier de Ben et Moussa est précieux pour réussir à atteindre le Karanga Camp à 11h20, soit moins de 4h pour cette étape, en comptabilisant nos longues pauses. La plupart des voyageurs poursuivent leur route directement vers le camp suivant pour faire ce trek en 6 jours. Mais nous avons fait le choix de couper cette journée en deux afin de nous acclimater définitivement à l’altitude et maximiser nos chances de réussites dans l’ascension finale (d’après les stats officieuses, le taux de réussite passerait de 65 à 75% en faisant cette journée supplémentaire). Vu l’état de Xavier aujourd’hui (et le mien hier !) nous ne regrettons pas un instant ce choix qui nous semble plutôt judicieux ! (on a le droit de faire les bons choix de temps en temps non ??? :-))
Nous arrivons au camp pour le déjeuner mais demandons une bonne demi-heure de pause pour nous reposer avant de nous régaler : ça fait 2 jours qu’ils nous servent le déj alors que nous sommes à peine arrivés, ça ne nous réussit pas trop !
Alors que nous sommes à plus de 3900m d’altitude et parti de puis 4 jours, le Chef nous sert … des frites maison ! Un pur délice et là on se lâche un peu plus (dans la mesure du raisonnable !), c’est parfait pour reprendre quelques forces ! De mon côté les maux de tête semblent avoir définitivement disparus, la nuit reposante a fait un bien fou, et pas de bobos suite au test des chaussures, bref, tous les signaux sont au vert… Enfin presque, pour Xavier ce n’est pas encore ça, j’essaye au maximum de le motiver, même si au fond il n’en n’a pas besoin, nous avons le même objectif !
L’après-midi se passe sous le signe du repos. Alors Xavier se repose j’écris face au doudou confié par Baptiste et refuse la sieste pour espérer enchaîner avec une deuxième bonne nuit consécutive ce soir. Lors de la vérification des batteries c’est la cata totale : alors qu’elles étaient chargées au maximum lors du départ, mes 2 batteries externes se sont vidées en raison du froid et de l’altitude, et même sort pour 2 des 3 batteries de la go pro. Seule la batterie de Xavier a résisté, espérons qu’elle soit suffisante pour tous nos appareils, sinon le petit film sur le kili s’arrêtera le 4ème jour…
Vers 17h nous mettons le nez dehors et partons nous dégourdir les jambes (si si !!) pour repérer l’itinéraire du lendemain. Ben nous accompagne et nous partons finalement près de 3/4 d’heure. Ce genre de petites marches permet de continuer à nous acclimater correctement, tout en discutant avec Ben qui nous livre explications et anecdotes. Par exemple le dernier point d’eau est sur ce camp : cela signifie que demain, les porteurs devront faire un aller / retour supplémentaire une fois que le camp sera installé pour venir chacun avec 20 litres d’eau… Respect…
On se permet même un petit apéro face à ce décor de rêve, toujours en observant cette mer de nuages… Après le dîner nous avons droit à un nouveau spectacle : l’un des plus beaux couchers de soleil que j’ai vu… le Mont Meru, le soleil couchant et cette couleur orangée qui envahi le ciel. Un nouveau moment inoubliable passé sur ce camp calme et paisible, afin de conclure cette belle journée, probablement ma plus belle depuis le départ ! Il était temps ! Et en plus Xavier semble aller mieux et ça c’est le plus important !
C’est sereins que nous sautons dans nos duvets car la température sera probablement négative cette nuit. Les doutes de la veille sont définitivement dissipés, dans 36 heures nous serons fixés et nous nous préparons psychologiquement à l’ascension finale qui se fera de nuit. Demain la journée sera courte mais la suivante sera très longue, autant en profiter pour se reposer au maximum ! En plus nous avons gagné 30mn de rab’, Elie n’apportera le thé qu’à 6h30… Elle est pas belle la vie ??
Vivement demain !! 🙂