Dimanche 26 septembre 2021 : Machame Camp (2980m) > Shira Camp (3850m) – 7km
Cette première nuit a été compliquée. Déjà se coucher si tôt n’est pas dans mes habitudes, et il n’est pas simple de trouver le sommeil quand ça jacasse dans les tentes voisines (jusqu’à 22h environ). Ensuite probablement gêné par l’altitude et le froid, mes pieds n’ont pas réussi à se réchauffer, j’ai dû les enrouler dans une polaire ! Enfin nous n’avions pas de repère temporel puisque les téléphones sont éteints pour économiser les batteries.
Mais le réveil est agréable et c’est par un « Hello Guies » que nous sommes réveillés en douceur, avec un petit thé bien chaud donné alors que nous sommes encore dans le sac de couchage ! ça réconforte, mais la sortie du duvet n’est pas aisée, alors nous nous motivons mutuellement.
Belle surprise ce matin : le ciel est complètement dégagé, et ça fait bien plaisir ! Le petit déjeuner est copieux : découverte du porridge, tranches de pain de mie, petite omelette, saucisse et bananes. Même si l’appétit n’est pas énorme, nous nous forçons à manger.
Lorsque nous sortons de la tente tout est déjà démonté, les porteurs n’attendent que notre départ pour démonter la notre. Deux d’entre eux sont déjà partis dès le lever du soleil pour « réserver » le meilleur emplacement sur le camp suivant. Pour eux c’est vraiment la course !
Comme convenu la veille avec Moussa, à 7h30 pile nous chargeons nos sacs et démarrons cette seconde journée. Le rythme reste le même, le terrain sans difficulté majeure.
Au bout d’environ 1h30 et après avoir traversés de grandes formations rocheuses obstruées, ne donnant qu’un chemin de 50cm de large pour progresser, nous arrivons à un joli point de vue, nous commençons à surplomber la vallée et le Machame Camp d’où nous venons. Nous ne sommes « qu’à » environ 3200m mais les paysages s’étendent à perte de vue. En revanche nous observons les nuages qui foncent droit sur nous… Moussa nous conseille de mettre de la crème solaire car ça va taper fort : c’est le seul truc que nous n’avons pas pris, nous allons devoir nous protéger…
Vers 10h et après avoir bien grimpé une seconde pause nous est accordée : on prend une bonne demi-heure pour souffler, manger quelques barres et beaucoup boire. Nous le savons : il faut boire environ 3 litres par jour pour espérer échapper au mal des montagnes. Alors, dès que possible, nous nous hydratons. Avec de l’eau c’est plus sûr ! 🙂
Régulièrement nous jetons un oeil pour espérer apercevoir le sommet, sans succès pour le moment, les nuages sont bien accrochés…
La suite de la montée se passe sous une alternance de nuages et d’éclaircies, les conditions idéales pour marcher malgré l’air qui commence à se faire plus rare. Nous passons une première fois à 4000m avant de redescendre à notre camp, Shira Cave Camp, que nous atteignons à 11h45.
Tout est déjà installé, c’est top :
Et c’est au moment du repas que je suis pris de maux de tête très très violents. Impossible d’avaler quoique ce soit (c’est bien la première fois que je refuse des pâtes carbo !), je me force un peu mais ça ne passe pas. Alors que Moussa vient nous donner le programme de l’après-midi je suis incapable de l’écouter. Après avoir pris un Paracétamol je vais dormir, plus de force, suis complètement KO. C’est donc parti pour deux heures de sieste !
Au réveil tout va mieux et c’est le soulagement. Nous en profitons donc pour poursuivre notre acclimatation : Moussa et Ben nous accompagnent en balade pour aller voir une grotte et la cathédrale de Shira. Bon, c’est une petite montée sans difficulté mais qui permet de prendre 200m d’altitude et de redescendre ensuite. Nous avons une belle vue sur le camp mais le Mont Meru ou le sommet du Kilimandjaro restent difficilement visibles, bien cachés derrière les nuages, il faut encore patienter pour espérer l’apercevoir..
De retour au camp deux petites bassines d’eau nous attendent : c’est l’heure de se faire une petite beauté !
Le vent est souvent frais, nous ne trainons pas pour aller savourer le thé et les cacahuètes grillées qui nous attendent ! Bon, afin d’espérer pouvoir dormir nous privilégions une petite tisane pêche/cassis qui s’est glissée dans mon sac. Ce sera même double dose pour continuer à nous hydrater afin d’éviter un second coup sur la tête…
Alors que nous espérons pouvoir dîner dehors quelques gouttes se mettent à tomber, ce qui nous oblige à nous réfugier sous la tente en attendant le repas. Un nouveau festin nous est servi, c’est l’occasion de reprendre des forces : bœuf accompagné de riz et légumes. Les quantités sont bien trop importantes mais c’est fait exprès : le cuisinier veut être certain que nous ayons assez à manger !
Demain c’est encore une dure journée qui nous attend, la plus longue de la phase d’approche. Allez, dodo à 20h15 en espérant trouver le sommeil…
Vivement demain ! 🙂
PS: journal de bord écrit au fur et à mesure de l’ascension, sans retouche par la suite