Kilimandjaro J3: ça tape … mais ça passe à 4600m…

Lundi 27 septembre 2021 : Shira Camp (3850m) > Lava Tower (4630m) > Barranco Camp (3950m) – 15km

Lorsque le « Hello Guies » de notre cher Elie est prononcé à 6h du matin, nous sommes……éclatés ! La nuit a été pourrie, impossible de fermer l’œil : à cause de la sieste ? De l’altitude ? De son côté Xavier n’est pas au mieux, entre quelques soucis intestinaux et un dos qui commence à se bloquer, la journée s’annonce longue !

Nous nous préparons rapidement, le petit déjeuner, identique à la veille, est avalé et les sacs bouclés. Après une longue réflexion, nous décidons de démarrer une cure de Diamox (médicament prescrit contre le mal de l’altitude) afin d’éviter le coup de massue de la vieille. Et c’est parti pour cette nouvelle journée, sous un magnifique soleil qui réchauffe bien.

Nous sommes le premier quatuor à nous élancer, ce qui nous offre un sentier dégagé, sans personne à doubler. La montée est très régulière et se fait toujours au même rythme, très tranquille. Heureusement car un essoufflement est vite arrivé ! Nous traversons des paysages très secs, un véritable désert de roches noires, la végétation se fait très rare autour de nous. « L’inconvénient » du Diamox c’est qu’il fait fonctionner les reins… ce qui oblige à multiplier les pauses « techniques » Et comme nous devons boire nos 3 litres par jour, on s’arrête beaucoup ! Mais nous avons le temps et cela permet de profiter pleinement du paysage. Car oui, enfin, nous pouvons apercevoir ce sommet tant convoité ! Il ne fait vraiment pas chaud, c’est fini la balade en t-shirt, impossible de quitter les polaires.

Les guides avaient prévu environ 5 heures de montée mais c’est au bout de 3h30 que nous atteignons Lawa Tower Camp, perché à 4600m d’altitude. La montée se fait en douceur, vraiment aucune difficulté physique à signaler, hormis le manque d’oxygène qui commence sérieusement à se faire sentir. Pour être protégé du vent et du froid les porteurs ont monté une grande tente pour que nous puissions prendre notre repas au chaud à côté de notre super cuisinier.

Alors que le repas n’est pas commencé ça se remet à cogner très fort dans la tête, une véritable soirée techno avec les basses à fond, c’est intenable ! Xavier arrive à profiter du déjeuner. Je me force à boire la soupe, à grignoter quelques pâtes mais je fais l’impasse sur le reste alors que ça me donne bien envie. Contrairement à la veille une sieste n’est pas prévue et j’ai vraiment hâte de descendre car ça devient insoutenable. Xavier semble mieux se porter même s’il reste raisonnable sur son repas pour ménager son bidon… Moussa nous incite à manger plus mais sans succès !

Personnellement j’ai juste hâte de descendre. Mal de tête et fatigue ne font pas bon ménage. La descente n’est pas facile, il faut toujours être méfiant pour éviter une glissade non maîtrisée. Le paysage reste assez « mystique », avec toujours ces nuages très bas (ou alors c’est nous qui sommes haut ??).

C’est l’occasion de croiser le seul arbre qui pousse à cette altitude ! Il a une drôle de forme et c’est assez atypique. Nous longeons également un des rare petit cours d’eau provenant de la fonte des neige, seule source pour pouvoir nous hydrater (après avoir bouilli l’eau bien sûr !).

Cette descente est l’occasion de beaucoup cogiter : quelle galère, mais quelle galère ! Cela fait seulement 3 jours que nous avons démarré et j’ai la tête qui explose et les jambes de plus en plus faibles. Le doute s’installe.

Après deux heures de descente rapide, nous voilà arrivés à Baranco Camp ! Nous sommes bien fatigués par la journée et ce camp est plus grand que les autres (donc plus bruyant !) car il fait la liaison entre les voies Lemosho et Machame. La vue, presque dégagée est sympa, nous surplombons le village de Moshi.

Xavier attrape à son tour des maux de tête en plus de ses soucis qui ne le laissent pas en paix… Sieste obligatoire… ou plutôt tentative ! Impossible de fermer l’œil avec des dizaines de porteurs qui installent leurs tentes un peu partout ou qui se détendent en jouant ou criant.. Eux, ils sont en pleine forme !

Pendant cette phase de dodo je m’aperçois que je capte un peu de réseau, l’occasion de prendre quelques nouvelles et d’en donner également. ça fait un bien fou ! Tout le monde est en forme en France et ça permet aussi de les rassurer. Malgré les doutes le moral remonte !

La suite de la journée est « classique », nous commençons à prendre nos marques ! Le brin de toilette dans le vent, la petite infusion fruits rouges vers 16h30 avec les pop corn (accompagnée d’un demi Diamox…), préparation des sacs pour le lendemain et le dîner est servi à 18h30. Depuis que le soleil s’est couché il fait très froid et nous sommes obligés de bien nous couvrir. Ce soir le dodo se fera avec chaussettes et collant thermique !

Les maux de tête s’atténuent petit à petit, je sens également que les SMS familiaux ont fait beaucoup de bien au moral, j’en abuse donc encore un peu, avant de m’écrouler vers 21h. Après les deux dernières nuits qui n’ont pas été reposantes, j’espère que celle-ci le sera ! En pleine nuit une petite envie pressante m’offre un incroyable décor : une ville illuminée en contrebas, un ciel incroyablement étoilé et une demi-lune rayonnante. Il ne fait pas chaud, je ne m’éternise pas mais c’est serein que je rejoins mon sac de couchage pour la seconde partie de la nuit…

Vivement demain ! 🙂

PS: journal de bord écrit au fur et à mesure de l’ascension, sans retouche par la suite

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