Mercredi 29 septembre 2021 : Karanga Camp (3930m) > Barafu Camp (4600m) – 4km
La deuxième partie de nuit a été très bonne et ça fait du bien d’être pleinement reposé ! Elie vient nous réveiller avec les 30 minutes supplémentaires et ce matin il fait presque chaud… Oh oui, au moins 5 degrés ! Comme chaque matin, tout le staff est prêt à partir lorsque nous sortons de la tente. Il ne reste plus que la nôtre à démonter.
Nous profitons du beau temps et de cette vue imprenable sur le Kilimandjaro pour prendre quelques photos de groupe. L’ambiance est vraiment bonne, les gars nous motivent tous à poursuivre. Le fond de l’air est frais et nous nous mettons rapidement en route pour cette étape qui est prévue pour être courte.
Le but de la journée est de poursuivre notre tour du sommet pour arriver au pied de l’ascension finale. Nous pouvons donc observer le chemin qui nous reste à faire sous tous les angles ! Le début de la journée est vraiment tranquille, ça marche doucement, même si nous sentons toujours le manque d’oxygène et qu’au moindre effort nous sommes essoufflés.
Les pauses sont rares mais dès que nous en faisons une nous en profitons pour immortaliser ces moments magiques que nous vivons. Le feeling passe vraiment bien avec Ben et Moussa et le temps que nous passons ensemble est précieux.
Si le début de la journée a été tranquille, la fin est plus complexe et surtout pentue : ça grimpe fort, sous un soleil de plomb, pour atteindre Barafu Camp, là où nous passerons notre dernière nuit avant l’ascension. Nous sommes passés en un peu plus de deux heures de 3900 à 4600m avec des paysages toujours aussi désertiques et magnifiques à admirer.
Le camp est en vue et en nous retournant nous réalisons le chemin parcouru et apercevons les nombreux trekkers et porteurs qui continuent de monter. C’est aussi à cet endroit que nous croisons les premiers randonneurs qui redescendent après avoir fait leur ascension ce matin. Spontanément nous les félicitons, eux nous souhaitent bon courage… J’aimerai tant être à leur place !
Vers 10h30 nous atteignons donc Barafu Camp, sans oublier la traditionnelle photo devant le panneau. Ce camp est très étendu. Notre team nous propose un choix « stratégique » : poser nos tentes à la sortie du camp pour réduire notre trajet. Effectivement, il faut une bonne vingtaine de minutes pour traverser le camp d’un bout à l’autre, on sera bien contents de ne pas les faire cette nuit !
Nous sommes tous les deux en pleine forme et cette matinée a été plutôt courte. Face à notre état de « fraîcheur », Moussa nous propose de poursuivre notre montée en rejoignant Kosovo Camp, à 4900m. Ce camp est très peu fréquenté, il y a peu d’infrastructures. Nous avions prévu d’y monter cet après-midi mais autant y aller tout de suite pour pouvoir nous reposer tranquillement. La montée se fait dans les rochers et nous sommes bien contents de la faire de jour afin de savoir ce qui nous attendra cette nuit. Arrivés à Kosovo Camp nous passons pour la première fois au-dessus du Mont Blanc ! Moussa en profite pour nous montrer le chemin que nous aurons à prendre demain, près de 1200 mètres de montée… Nous croisons et apercevons plusieurs randonneurs qui descendent encore, certains ont le sourire, d’autres beaucoup moins, et les derniers titubent… Le mal d’altitude semble avoir fait quelques dégâts !
Lorsque nous redescendons nous avons une vue plongeante sur le camp qui commence à se vider (ceux qui ont fait l’ascension ce matin) et se remplir (ceux qui la préparent !). Nous arrivons recouverts de poussière au camp et, immédiatement, Elie, toujours aux petits soins, vient nous « dépoussiérer ».
La vue depuis notre tente est juste dingue…Ah bah oui, faut bien avoir un avantage à dormir sur une crête ! Alors que nous sommes allongés nous distingons la mer de nuages et on ne s’en lasse pas… A votre avis, c’est quoi cette petite cabane qui surplombe la vallée ? 😉
Pendant le déjeuner Moussa vient nous briefer pour l’ascension finale. Il a le visage « grave », le ton très solennel. Ce sera donc réveil à 23h (peut-on parler de réveil ???), 5 couches en haut, 3 couches en bas. Il emmènera avec lui une petite trousse médicale, un thermos d’eau chaude et une bouteille d’oxygène… ça met en confiance ! Il répond surtout à toutes nos questions et se montre très positif pour la suite. Afin d’éviter toute petite visite non désirée dans notre tente, Élie viendra y dormir en notre absence. Quand je vous disais que c’était un peu notre ange gardien…
L’après-midi est placée sous le signe du repos… mais impossible de fermer l’œil… Ah oui, le choix stratégique de se mettre à la sortie du camp est judicieux pour gagner du temps cette nuit … … mais sur une crête nous sommes en plein vent !!! La tente claque et bouge dans tous les sens, même les boules quiès ne permettent pas d’être au calme… Au moins cela me permet d’avancer sur ma prise de notes !
Nous continuons à préparer nos affaires afin de perdre le minimum de temps : changement de pile pour les frontales, rangement des barres et fruits secs dans des poches faciles d’accès, pliage des bâtons que nous n’utiliserons pas à la montée. A votre avis, alors que nous les avons utilisés tous les jours, pourquoi les ranger pour la journée la plus difficile ?? Enfin, les derniers SMS reçus continuent de gonfler le moral à bloc, il va en falloir pour affronter ces 6, 7 ou 8 heures d’ascension !
Le dîner (un nouveau régal !) est pris à 17h car nous avons l’espoir de dormir un peu… et 1h30 plus tard nous éteignons la lumière, avec un vent toujours aussi puissant…
Vivement demain ! 🙂
Mais ce n’est pas vraiment « demain » puisqu’il sera 23h !!